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Témoignage de deux étudiantes brésiliennes en stage au Canada

Développer un projet de doctorat dans la modalité désignée par les instituts brésiliens (CNPq [Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico] et CAPES [Coordenação de Aperfeiçoamento de Nível Superior], qui sont des agences du Ministère de l’éducation du Brésil) comme « Sandwich » ouvre des perspectives au-delà de la production scientifique pure.

L'échange académique fournit une nouvelle combinaison de culture et des circuits sociaux qui mettent le chercheur au défi, lui font réviser ses valeurs et renouvelle sa vision de la critique au bénéfice de la production scientifique. Ainsi, la modalité sandwich surprend le chercheur en le mettant en contact avec des façons de faire qui ne lui étaient pas connues avant l'échange.

La convention entre des universités de pays différents représente une entente entre des personnes et des institutions pour investir un patrimoine intellectuel dans une personne inconnue. En soi, les enseignants qui reçoivent des échanges d'étudiants diplômés se distinguent déjà par le simple fait d'accepter.

L'arrivée dans le pays d’échange apporte une quantité considérable d'incertitude. Une telle expérience exige de l’étudiant de 3e cycle qu’il gère directement la bureaucratie et le fonctionnement politique desquels il n'a pas de compréhension globale. Par exemple, il doit passer par le secteur de l'immigration, effectuer des suivis bureaucratiques dans diverses institutions et effectuer des contacts civils comme l’ouverture d’un compte en banque et des accords de logement. Ces nouveaux apprentissages permettent une comparaison et une évaluation brève des deux mondes qui sont reliés par le pont de l’échange.

Les exemples d’actions qui ont aidé ces deux étudiantes à bien s’intégrer sont nombreux. Les étudiantes se rappellent du mérite de certaines personnes en plusieurs occasions. Ces personnes leur ont apporté de l’aide liée au transport et elles les ont accueillies à l’aéroport au moment de leur arrivée au pays. Au-delà de leurs fonctions professionnelles, ces personnes ont démontré une préoccupation au sujet du bien-être des étudiantes. Elles les ont aidées sur des questions liées au quotidien, leur ont donné des renseignements sur le climat et sur les attractions culturelles, en plus de s’assurer de leur confort et de porter une attention particulière à leurs activités sportives et leurs loisirs. Ces personnes à l’accueil ont aussi pris part aux efforts déployés pour la réalisation de notre recherche.

Cette situation montrecombien l'investissement dans le chercheur, qui s’expatrie de son confortable laboratoire d’origine, est important. Ainsi, un échange interuniversitaire donne une énorme occasion d’avancement pour l'étudiant, tout en lui donnant aussi une grande responsabilité.

Pour en arriver à ces constatations, les doctorantes brésiliennes en stage à l'Université du Québec en Outaouais ont tenu compte de l'ensemble des stimulations et sollicitations reçues dans le premier et le deuxième mois de stage. L’expérience de l’échange, même dans ses prémices, montre à l’étudiant une perspective scientifique jusque là insoupçonnée. Après les premiers jours d'installation suit la phase d'intégration. Cette intégration est rendue possible par le dialogue avec les acteurs locaux, ce qui favorise la création de liens de confiance, d'amitié et de respect. Pendant le processus d'intégration, les personnes ne sont plus des étrangers et se développent des relations professionnelles et affectives. La phase d'intégration est aussi chargée de découvertes sur le plan de l’organisation et de la personnalisation de son environnement.

Quant à la culture, ce volet de l'échange va au-delà des portes académiques : les interactions personnelles, l'architecture, la musique, la gastronomie et les différentes formes d'art imprègnent les étudiantes en échange. La formation culturelle, c’est beaucoup plus que l’adaptation : elle est importante pour le bon déroulement de la recherche parce que c'est elle qui indique de la meilleure façon comment lier le savoir primaire et le deuxième regard que le chercheur devra poser sur le phénomène observé.

En ce qui concerne la langue, quelle que soit la formation du chercheur avant l’échange, elle se révèle dans la découverte des nuances. C’est au jour le jour que se saisissent les mots qui conviennent le mieux à l'usage local. Cette sélection de mots se fait en tout temps, même dans les meilleures conditions académiques. La compréhension et la patience de tous dans ces moments sont essentielles et méritent tous nos remerciements.

Enfin, un stage international procure une croissance personnelle, sociale et professionnelle, en plus de permettre des progrès dans la consolidation des connaissances scientifiques.

À tous ces professionnels qui se différencient et qui ont proposé de faire partie de nos vies personnelles et académiques, nous vous disons un grand merci.

 

Rapport de deux stagiaires brésiliennes au Canada : Cátia Millene Dell’Agnolo, doctorante en sciences infirmières, et Elisângela Rodrigues Carrijo, étudiante à la maîtrise en sciences sociales. Université du Québec en Outaouais, Gatineau. Année 2012-2013.

 

Photos : gracieuseté de Cátia Millene Dell’Agnolo.

1re photo à droite : Cátia Millene Dell’Agnolo et Elisângela Rodrigues Carrijo.
2e à gauche : Cátia Millene Dell’Agnolo.
3e à droite : Elisângela Rodrigues Carrijo.