Le deuil et la mort sont des évènements incontournables de la vie. Au Québec, c’est plus de 66 000 familles, chaque année, qui vivent cette situation. Les familles traverseront un deuil selon leur histoire, leurs expériences de vie et le contexte du décès, qu’il soit subit ou anticipé. Certains dommages vécus par celles plus vulnérables s’expliquent par l’intensité de la souffrance liée à la perte d’un proche et peuvent entrainer d’autres conséquences telles l’émergence d’un trouble de santé mentale, la consommation d’antidépresseurs, des dysfonctionnements familiaux, des conflits et des séparations, etc.
Phénomènes tabous, la mort et le deuil sont peu documentés en ce qui a trait aux pratiques d’accompagnement après le décès. Les intervenants de la santé et des services sociaux ne sont pas tous formés en ce sens et plusieurs diront que le sujet leur a été enseigné de façon succincte, les laissant bien souvent mal à l’aise dans le choix de leurs interventions. Les soins et le soutien offerts dans une telle situation peuvent être surtout basés selon leurs expériences personnelles, une situation plutôt défavorable pour les intervenants novice.
Ce contexte interpelle l’ensemble des intervenants de la santé et des services sociaux puisque les familles sont partout. Nous observons que même si les familles consultent des professionnels de la santé, voire même des services sociaux, pendant la période éprouvante suite à un décès d’un proche, les intervenants de la santé et des services sociaux n’exploreront pas toujours des réactions de deuil qui peuvent s’y associer.
Ici comme ailleurs, ce phénomène mérite notre attention tant pour promouvoir et préserver le bien-être et la qualité de vie des familles endeuillées que pour soutenir les intervenants qui œuvrent dans les secteurs de santé, sociaux et communautaires. Ainsi, ce projet rejoint plusieurs disciplines et secteurs de recherche et rejaillit sur l’ensemble de la population considérant le thème universel de la mort et du deuil.
Puisque la qualité de l’accompagnement influence la trajectoire de deuil des familles, il importe de bien la documenter en vue d’améliorer ces pratiques d’aides. À travers ces situations de soins, un portrait sera triangulé à travers trois secteurs d’activités : soins palliatifs, urgence et première ligne dans au moins deux régions du Québec. Ces travaux permettront de mieux saisir ce qui peut influencer le choix des interventions par les différents professionnels de la santé et des services sociaux.
Objectifs
Ce projet de recherche vise ainsi à documenter les pratiques professionnelles et communautaires mises en place à l’intention des familles endeuillées du point de vue des intervenants, dans différents secteurs d’activités de soins et de services principalement des milieux offrant du soutien après le décès, puis à décrire les pratiques professionnelles, les connaissances et les défis rencontrés en tant qu’intervenants qui œuvrent auprès de familles endeuillées en contexte de mort et de deuil dans les organisations qui offrent du soutien après un décès.
Il propose un nouvel angle de recherche où il sera question d’examiner deux perspectives :
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l’interdisciplinarité qui décrira différents intervenants impliqués dans l’accompagnement des familles- psychologues, travailleurs sociaux, médecins et infirmières et
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différents secteurs de soins – soins palliatifs, soins d’urgence et première ligne.