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Couples

Locke-Wallace Marital Adjustment Test

Spanier (1976), résumé rédigé par Marie-Eve Genest

Le Locke-Wallace Marital Adjustment Test est composé de 15 énoncés et mesure de façon globale la satisfaction conjugale des répondants. Une version française a été réalisée en 1985 par Wright et Sabourin et s’intitule Questionnaire d’adaptation à la vie conjugale (QAVC).

Le premier énoncé est un indice général de la satisfaction maritale indiqué sur une échelle allant de « très malheureux » à « parfaitement heureux ». Les huit énoncés subséquents réfèrent à des sphères de la relation conjugale tels l’organisation budgétaire, les loisirs, les marques d’affection, les amis, les relations sexuelles, etc. Le répondant est invité à indiquer ses réponses sur une échelle allant de « toujours en accord » à « toujours en désaccord ». Par exemple, l’énoncé 2 réfère à l’« organisation du budget familial ». Les six derniers énoncés, quant à eux, se rapportent à différentes situations ou perceptions de la relation qui complètent le portrait global de la satisfaction conjugale. Par exemple, l’énoncé 13 expose la question suivante :

  • « Avez-vous déjà souhaité ne pas être en couple » :
  1. Fréquemment (0 point)
  2. Occasionnellement (3 points)
  3. Rarement (8 points)
  4. Jamais (15 points)

Le pointage accordé à chacun des énoncés varie (par exemple l’énoncé cité ci-dessus) et le score total, résultant de l’addition des pointages aux énoncés, varie entre 2 et 158. Un score supérieur à 100 indique une bonne relation de couple, alors qu’un score inférieur à 100 indique des difficultés conjugales à différents degrés (80-100 : difficultés marquées; < 80 : difficultés très sérieuses).

Fidélité

La consistance interne de l’instrument évaluée lors de l’étude originale par la formule de Spearman-Brown est excellente et présente une corrélation de 0,90 (Corcoran et Fisher, 2000). Des études subséquentes ont cependant obtenu des corrélations inférieures. White et coll. (1994) ont en effet obtenu des indices alpha de Cronbach de 0,69 pour les hommes et de 0,72 pour les femmes, ce qui tend à démontrer une consistance interne plutôt faible, alors que d’autres ont obtenu un indice alpha de 0,83 (White et coll., 1994), ce qui représente un indice de consistance interne adéquat. Ces différences pourraient être expliquées par l’utilisation des valeurs extrêmes dans l’analyse de la consistance interne, celles-ci pouvant gonfler la valeur nominale des corrélations (Donahue et Ryder, 1982). La stabilité de l’instrument évaluée par la fidélité test-retest sur une période temporelle d’un mois est de 0,82 pour les hommes et de 0,84 pour les femmes (Freeston et Pléchatry, 1997).

Validité

Le Locke-Wallace Marital Adjustment Test mis en relation avec l’Échelle d’adaptation dyadique (DAS) (Spanier, 1976), ainsi que le Marital Satisfaction Inventory (Snyder, 1979), présentent respectivement des corrélations de 0,93 et de 0,90, ce qui tend à confirmer la validité concomitante de l’instrument. L’analyse factorielle de l’instrument démontre une solution à un facteur relativement stable chez les hommes et les femmes pour les différents échantillons (Freeston et Pléchatry, 1997).

De plus, il est possible d’observer que le groupe d’hommes et de femmes connus comme étant insatisfaits de leur relation conjugale (M = 68,7 pour les hommes et 56,5 pour les femmes) ont obtenu des résultats significativement inférieurs à ceux du groupe d’individus connus comme étant satisfaits de leur relation conjugale (M = 118,0 pour les hommes et 123,2 pour les femmes) et du groupe témoin (M = 109,5 pour les hommes et 113,1 pour les femmes) (Freeston et Pléchatry, 1997). Ces résultats tendent à confirmer la validité de l’instrument évaluée auprès de groupes connus.

Utilisation en recherche québécoise

Le Locke-Wallace Marital Adjustment Test a permis d’étudier les facteurs de risque qui amènent les hommes violents envers leur partenaire à récidiver (Hanson et Wallace-Capretta, 2000). Les sujets étaient divisés en deux groupes, soit un groupe d’hommes violents en traitement (356 hommes et 118 partenaires) et un groupe témoin composé d’individus n’ayant pas de passé violent connu (121 hommes et 116 partenaires). Il est apparu que le « degré de satisfaction déclaré des hommes à propos de leur relation conjugale était étroitement lié à des antécédents de violence conjugale (r = -0,39, p < 0,001), mais non à la récidive » (Hanson et Wallace-Capretta, 2000). De même, l’identification de relations conjugales conflictuelles et insatisfaisantes (r = -0,68, p < 0,001) ressortait chez les femmes ayant déclaré avoir été victimes de comportements violents adoptés par leur conjoint. Toutefois, « plus les femmes s’étaient déclarées satisfaites de leur relation avec leur conjoint violent, plus elles risquaient d’être de nouveau victimes de violence » (r = 0,32, récidive avec violence et r = 0,33, récidive de toute forme, p < 0,01 dans les deux cas) (Hanson et Wallace-Capretta, 2000). Les victimes étant les plus à risque d’être victimisées de nouveau étaient celles qui se sentaient en confiance avec leur partenaire, plutôt que celles que se sentaient dominées.

Le Questionnaire d’adaptation à la vie conjugale, soit la version française du Locke-Wallace, a également permis d’examiner les besoins d’intimité et d’autonomie chez 46 couples mariés ou cohabitant depuis plus de six mois (Villa, 2001). Tout d’abord, les résultats de l’étude confirment l’hypothèse selon laquelle les femmes sont plus concernées par l’intimité et les hommes, par l’autonomie. Il semblerait notamment que le besoin d’autonomie des femmes soit lié à la satisfaction conjugale des hommes (r = 0,310, p < 0,05), mais aucune relation n’existe entre le besoin d’intimité des hommes et la satisfaction conjugale des femmes. En outre, il semblerait qu’« un équilibre entre les comportements dépendants et autonomes de la part des conjoints [soit] relié positivement à la satisfaction conjugale » (Villa, 2001).

Références

Corcoran, K., & Fisher, J., 2000, Measures for Clinical Practice, A Sourcebook Volume 1: Couples, Families, and Children, p.133-135.

Donohue, K. C., Ryder, R.G.. 1982. "A Methodological Note on Marital Satisfaction and Social Variables." Journal of Marriage and the Family 44:743-747.

Freeston, M.H., & Pléchatry, M. (1997). Reconsideration of the Locke-Wallace Marital Adjustment Test: Is it still relevant for the 1990’s ?, Psychological Reports, 81, 419-434.

Hanson, R.K., & Wallace-Capretta, S., (2000). Prédire la récidive chez les hommes violents envers leur partenaire, Ministère du solliciteur général du Canada.

Villa, 2001 ;

Spanier, G.B. (1976). Measuring dyadic adjustment: New scales for assessing the quality of marriage and similar dyads. Journal of Marriage and the Family. 38.15 – 28

Snyder, B.M., (1979) Marital difficulties. Primary Care - Clinics in Office Practice 6, (2), 365-390

White et coll., 1994)