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L’échelle des perceptions d’efficacité personnelle

Sherer, Maddux, Mercandante, Prentice-Dunn, Jacobs et Rogers (1982), résumé rédigé par Marie-Eve Genest


Le Self Efficacy Scale (SES) est un instrument développé par Sherer et al. (1982) qui évalue les perceptions d’efficacité personnelle chez un individu. Une traduction française a été réalisée par Chambon : l’instrument s’intitule l’Échelle d’évaluation du sentiment d’efficacité personnelle. La notion de perception d’efficacité personnelle réfère au jugement d’une personne en regard de sa propre capacité à affronter à une situation donnée. Dans le cas présent, l’évaluation des perceptions d’efficacité personnelle se réfère principalement aux « self-efficacy expectancies », c’est-à-dire les convictions personnelles quant au fait d’adopter avec succès les comportements adéquat dans une situation précise.

Le SES comporte 23 énoncés qui s’organisent autour de deux sous-échelles : l’une est associée aux perceptions d’efficacité personnelle en général (General Self-efficacy) et l’autre, aux perceptions d’efficacité personnelle en contexte social (Social Self-efficacy). Par exemple, l’énoncé « Quand je décide de faire quelque chose, je m’y consacre immédiatement » fait référence à la première sous-échelle en évaluant la perception d’efficacité personnelle de façon générale. Par ailleurs, l’énoncé « Il m’est difficile de me faire de nouveaux amis » fait référence à la deuxième sous-échelle en évaluant plutôt la perception d’efficacité personnelle sur le plan des relations sociales et interpersonnelles. Les réponses sont fournies sur une échelle de type Likert, en 14 points, qui représente le niveau d’accord ou de désaccord du répondant quant à chacune des propositions énoncées. Un score total est obtenu par l’addition des pointages accordés aux différents énoncés, un score élevé signifiant une perception positive de son efficacité personnelle. Les résultats de certains énoncés doivent être inversés pour correspondre à l’interprétation mentionnée précédemment (Sherer et al., 1982).

Fidélité

Les deux sous-échelles du SES présentent une fidélité adéquate. Les coefficients alpha de Cronbach sont respectivement de 0,86 et 0,71 pour les sous-échelles « General Self-efficacy » et « Social Self-efficacy » (Sherer et al., 1982 ; Sherer et Adams, 1983).

Validité

L’analyse factorielle du SES utilisant la méthode Varimax indique une solution à deux facteurs expliquant 35 % de la variance totale (Sherer et al., 1982). Le premier facteur comporte 17 énoncés et représente la première sous-échelle de l’instrument. Il explique 26,5 % de la variance totale. Le deuxième facteur contient les six énoncés de la deuxième sous-échelle et explique 8,5 % de la variance totale. Ces résultats tendent à confirmer la structure factorielle de l’instrument.

Les concepts évalués par le SES ont été mis en relation avec différents autres construits associés à la personnalité qui sont également reliés à l’efficacité personnelle. Les résultats du SES ont notamment été mis en comparaison avec l’Internal-External Control Scale (I-E) (Rotter, 1966). Certains résultats suggèrent que les individus ayant un locus de contrôle interne (attribution des succès à ses habiletés) soient davantage portés à avoir une perception positive de leur efficacité personnelle, contrairement à ceux ayant un locus de contrôle plutôt externe (attribution des succès au hasard ou à la chance) (Sherer et al., 1982). En outre, le sentiment d’efficacité personnelle ainsi que les expériences antérieures de succès ou d’échec sont des facteurs contribuant au développement de l’estime de soi. Certains résultats issus de la comparaison entre le SES et le Rosenberg Self-esteem Scale appuient ce construit (Sherer et al., 1982). Ces résultats tendent donc à confirmer la validité de construit du SES. Les résultats du SES ont également été mis en relation avec diverses échelles du Minnesota Multiphasic Personality Inventory et abondent dans le même sens (Sherer et Adams, 1983).

La validité de critère du SES tend à être confirmée. Une étude sur le sujet a d’ailleurs permis d’identifier que la sous-échelle « General Self-efficacy » prédit efficacement le succès sur les plans professionnel, éducationnel et militaire (Sherer et al., 1982). La sous-échelle « Social Self-efficacy » est, quant à elle, un indice efficace de succès antérieurs sur le plan professionnel.

Références

Rotter, J. B. (1966). Generalized expectancies for internal versus external control of reinforcement. Psychological Monographs, 80(1).

Sherer, M. & Adams, C.H. (1983). Construct Validation of the Self-efficacy Scale. Psychological Reports, 53, 899-902.

Sherer, M., Maddux, J.E., Mercandante, B., Prentice-Dunn, S., Jacobs, B. & Rogers, R.W. (1982). The Self-efficacy Scale : Construction and Validation. Psychological Reports, 51, 663-671.